Comment vaincre le perfectionnisme ?

Et si le perfectionnisme, cette qualité très souvent prisée et assez peu remise en cause, pouvait devenir un fléau pour les esprits créatifs ? Si, du petit ange capable de sublimer votre projet, il pouvait se transformer en un diablotin maléfique, vous chuchotant à l’oreille de tout arrêter ? Et si vous deviez, pour ne pas vous renier, rechercher comment vaincre le perfectionnisme ? Peut-être que votre quotidien d’entrepreneur en serait impacté positivement…

Alfred est venu me voir la semaine dernière, les bras chargés de carnets gribouillés. Des projets laissés en suspens pour agrandir son magasin, diversifier son offre, proposer des ateliers de jardinage dans les écoles… Des concepts auxquels il a pu penser il y a plus de vingt ans de cela. J’ai été terriblement surprise de feuilleter ces pages cornées, ô combien inspirantes ! Quand je lui ai demandé la raison de son abandon, alors que ses idées étaient à mon sens révolutionnaires, il m’a simplement répondu : « Mes ébauches sont loin de ressembler à une partition de Vivaldi. Je ne suis pas à la hauteur…« 

J’en ai été si attristée d’entendre cela, que j’ai souhaité écrire cet article. Mon but ? Vous faire comprendre dans quel cas le perfectionnisme peut devenir un fléau, ce qui peut le causer et comment y remédier. Pour bien démarrer, j’aimerais revenir sur ce que disait si justement l’abbé Pierre :

« Il ne faut pas attendre d’être parfait pour commencer quelque chose de bien »

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    Quelles sont les conséquences d’un perfectionnisme poussé à l’extrême ?

    Bien sûr, toutes les formes de perfectionnisme ne sont pas à jeter. Loin de là ! Toutefois, cette qualité tournera au défaut dès lors que vous :

    • Jugerez votre travail d’un œil impitoyable ;
    • Attendrez de vos ébauches qu’elles soient absolument parfaites ;
    • Repousserez vos projets, en attendant qu’une étincelle de génie vous vienne ;
    • Abandonnerez ce que vous entreprenez ;
    • Vous persuaderez que vous n’êtes pas à la hauteur de vos ambitions ;
    • Perdrez votre confiance en vous, au point de vous dévaloriser en permanence ;
    • Vous focaliserez sur vos échecs au point d’en oublier vos succès ;
    • Vous dévaloriserez, à force de vos comparer à des génies ou à des cas particuliers ;
    • Redouterez de ne pas plaire, jusqu’à brimer votre inspiration pour céder la place au défaitisme.

    Dans ce cas, votre perfectionnisme n’est plus uniquement un facteur de différenciation et de sublimation de vos œuvres. Bien au contraire ! D’un petit ange, il se transforme en un diablotin qui vous murmure à l’oreille « Mais qu’est-ce que tu es naze… Arrête-toi tout de suite, avant de te ridiculiser !« 

    Il devient finalement un frein à votre créativité et vous brime, stoppant toute forme de progression… Et si vous décidiez de renvoyer sous terre ce petit Père Fouettard, qui n’est que le fruit de votre imagination et de votre intransigeance ?

    Si vous vous demandez comment vaincre votre perfectionnisme, voici quelques conseils.

     

    5 étapes pour vaincre son perfectionnisme

    Pour vaincre son perfectionnisme, il est nécessaire de savoir d’où il provient. Une fois ses causes comprises, vous parviendrez à lutter contre ! Voici donc 5 affirmations qui, à mon sens, vous permettront de laisser enfin libre cours à votre créativité.

    1. Une ébauche n’est qu’une ébauche

    Cela vous semble évident ? Pourtant, il est utile de le rappeler. Des termes comme « premier jet« , « ébauche » ou « brouillon » n’impliquent aucune perfection ! Prenez un joaillier. Aussi talentueux soit-il, pour créer le bijou le plus splendide de la terre, il lui faudra bien plus que quelques heures de travail. Si vous avez un diamant brut entre les mains, plutôt que de le jeter parce qu’il n’est pas déjà merveilleux, vous devriez plutôt en avoir conscience… Et en être fier !

    Sur cette ébauche, vous aurez maintes occasions de travailler, afin de créer une œuvre dont vous soyez totalement fier. Voici d’ailleurs un petit message de Sylvain Tesson, qui nous aide à souligner la beauté de l’idée initiale. Le potentiel qui réside dans l’état naturel des choses.

    “J’avais appris que la patience était une vertu suprême, la plus élégante et la plus oubliée.
    Elle aidait à aimer le monde avant de prétendre le transformer.”

    2. Vous devez vous faire confiance sans craindre l’échec

    Le manque de confiance en soi est un frein terrible pour l’esprit créatif, auquel il faut remédier pour vaincre le perfectionnisme. C’est lui qui vous mène à craindre si fortement l’échec, bâillonnant par la même occasion votre inspiration. N’ayez donc pas peur de vous jeter à l’eau ! Si votre idée est bonne, elle prendra. Si elle ne l’est pas, il sera toujours temps de rebondir… Mieux encore ? Si vous essayez, vous n’aurez pas de regrets !

    Les succès des plus grands de notre monde ont toujours été précédés de chutes. De JK Rowling à Thomas Edison, la liste est longue… Et ces chutes furent nécessaires, leur permettant de s’orienter sur le bon chemin. Oui : les loupés font partie intégrante de la réussite ! Lorsque vous cesserez de les éviter, alors vous rentrerez pleinement dans la création. Et alors seulement, vous pourrez commencer à vaincre ce perfectionnisme bloquant…

    3. Plaire à tout le monde est impossible

    Cessez de créer en essayant de plaire à tout prix, par crainte du jugement ou par peur de l’échec ! C’est le meilleur moyen de devenir fade et de perdre en personnalité. La conséquence à cette adaptation forcée ? Vous ne plairez pas, tout simplement. A quoi bon vouloir porter un masque, après tout ? Mon conseil ? Restez naturel. Non, vous ne pourrez clairement pas plaire à tout le monde. C’est une évidence, que vous ne devez toutefois pas redouter ! Il n’y a pas de mal à cela. En tant que rédacteur web à Lyon, je peux en attester.

    Si vous vous dites que vous créez ce que vous souhaitez, sans vous préoccuper du regard de l’autre, vous serez non seulement plus épanoui mais proposerez également un produit qui vous ressemble. Un produit doté d’une âme.

    Ne renoncez pas à ce que vous êtes par peur ! Vous aurez toujours une audience qui aimera ce que vous faites. Des personnes qui partagent vos valeurs et votre état d’esprit, grâce auxquelles vous pourrez aussi grandir sereinement. En somme : répondez aux attentes de vos buyer personas, sans pour autant vous cacher derrière un masque… C’est un point essentiel pour vaincre le perfectionnisme.

     

    4. Imperfection ne rime pas avec nullité

    Vous ne devez surtout pas croire que, sous prétexte que votre idée de base est imparfaite, vous êtes nul et voué à échouer tout ce que vous entreprendrez ! On l’a dit cent fois : Rome ne s’est pas faite en deux jours !

    Vous voulez un exemple d’échec ? Prenons l’exemple des Daft Punk. Suite à un challenge quelque peu téméraire, ils ont écrit en deux semaines leur album Human After All. Et vous savez quoi ? En dépit du talent et de la renommée du groupe, cet album fut un terrible flop. Qualifieriez-vous pour autant les Daft Punks de nuls ?

    En revanche, cet épisode vient souligner un aspect fondamental de cet article : vous pouvez être le plus incroyable des artistes, si vous ne travaillez pas suffisamment, vous ne réussirez pas. Et c’est aussi là qu’intervient mon dernier point : l’importance du perfectionnisme, malgré tout !

    5. Le perfectionnisme est redoutable, s’il est utilisé au bon moment !

    Si l’idée est bien de savoir comment vaincre son perfectionnisme, il n’est pour autant pas question de vous débarrasser de toutes ses facettes ! Sinon, vous risqueriez de ne plus proposer aucune qualité, décevant par la même occasion votre audience. Non : le seul perfectionnisme à bannir est celui qui vous bloque dans votre élan. Celui qui vous désespère, vous brime et vous mène à abandonner vos projets.

    Au contraire, ce perfectionnisme venant sublimer votre travail et vous permettant de vous démarquer, doit être préservé précieusement ! Employez-le donc au bon moment, tel un as sorti de votre manche !

    Vous l’aurez compris : vaincre le perfectionnisme revient surtout à comprendre les causes qui lui donnent naissance et les raisons pour lesquelles votre créativité se retrouve ainsi étouffée. Reprenez confiance en vous, ne vous comparez pas, remettez vos ébauches à leur juste place et cessez enfin de vous dévaloriser ! Sur ce… si vous preniez une feuille et un stylo, dès maintenant ?